Jusqu’aux années 1990, l’affiche de théâtre en France reste fidèle à l’esthétique héritée de l’École polonaise : une image métaphorique, conçue par un graphiste dont la créativité illustre la thématique de la pièce. L’arrivée du numérique transforme ensuite en profondeur les pratiques graphiques.
En 1994, Michal Batory, jeune graphiste polonais, révolutionne l’affiche théâtrale en France avec ses créations pour le Théâtre de la Colline. Mêlant photographie, dessin et typographie, il impose un style fort, poétique, souvent énigmatique. Son approche métaphorique crée une tension visuelle captivante. Mais cette signature puissante finit par écraser le message du théâtre lui-même. (Pas pour moi)
Quand Alain Françon prend la direction du théâtre en 1996, il rompt avec cette esthétique. Il rejette l’image et privilégie une communication plus sobre, centrée sur le texte. C’est le début de l’affiche sans image, marquant une “rupture totale”. Il confie la direction artistique à l’agence Atalante puis à IDSLAND, qui impose des compositions typographiques épurées, souvent sur fonds de matières brutes.
En 2008, sous Stéphane Braunschweig, une nouvelle identité visuelle voit le jour grâce à l’atelier néerlandais ter Bekke & Behage. Ils recentrent la communication autour du mot “Colline”, devenu acteur à part entière de l’affiche. Leur style typographique, inspiré du modernisme des années 1920, tranche radicalement avec les visuels traditionnels du monde théâtral.
Pour en savoir plus : ma source principale des textes et images : Grapheine
Ce studio a transformé le célèbre “Lorem Ipsum” en musique pop
Si vous évoluez dans le milieu du design, de la communication ou du web, les termes “lorem ipsum” vous sont sûrement très familiers. Pour les autres, il s’agit d’une suite de mots universelle sans signification utilisée par tous les créatifs du monde entier. Et il semblerait même qu’elle ait inspiré un morceau entraînant et original à l’agence de musique Circonflex. Aurait-on le prochain hit de l’été ?
Baptisé “Lorem Ipsong”, le morceau propose des rythmes pop et dans l’air du temps. Les paroles ont simplement été tirées des textes affichés par défaut lors de la création de mise en page et interprété par Julien Charbonneau, l’un des candidats de la version canadienne de la Star Académie 2022.
Le titre, que vous risquez sûrement d’avoir en tête dès la première écoute, est accompagné d’un clip original et décalé imaginé par l’agence lg2 où l’on peut justement observer les lyriques écrits dans 13 styles d’illustrations différents et 42 transitions animées.
Au cœur d’un océan de papier dans l’ancienne patinoire de Saint-Ouen
C’est un projet titanesque et « origamesque ». Exposé dans l’ancienne patinoire de Saint-Ouen, « L’océan de Léa » aura nécessité 10 tonnes de papier, 25 kilomètres de câbles, 1 500 dalles de LED et 4 kilomètres de ficelle.
Adieu la glace, adieu la glisse, et bonjour à l’art et aux œuvres grand public qui méritent qu’on s’y arrête et qu’on les contemple. L’ancienne patinoire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) construite par l’architecte Paul Chemetov en 1979, fermée aux patineurs en octobre 2020 en raison de sa vétusté, se métamorphose en galerie d’art chaque hiver depuis trois ans. Après avoir présenté de l’art urbain à l’hiver 2022-2023 puis des sculptures et autres installations sur le thème de l’eau en 2023-2024, elle accueille cette fois une exposition immersive construite uniquement à base de papier : « L’Océan de Léa ». On y pénètre par un couloir blanc lumineux évoquant des froufrous de soie qui débouche sur les 2 000 mètres carrés de la patinoire, dont les verrières ont été occultées.
Des méduses au plafond
Cet espace immense, difficile à occuper, apparaît de prime abord assez vide, avec ces quelques récifs lumineux en papier où poussent des fleurs étranges sur les pourtours et une grotte au centre. Il faut ralentir – on peut lâcher les enfants et les laisser courir – et lever les yeux vers le plafond. Y flottent des raies épurées de quatre mètres d’envergure et des méduses aux longs tentacules. Puis on pénètre dans la grotte aux cristaux lumineux avant de s’arrêter devant des plantes marines qui poussent comme des colonnes de corolles empilées. On peut suivre une visite contée pour les enfants dans ce fond d’océan recréé ou bien participer à un atelier d’origami.
Car toutes les sculptures en papier qui sont présentées ont été réalisées en pliant des feuilles de papier sulfurisé. Ce que l’on découvre en grimpant au bar situé au-dessus de la patinoire, où les différents pliages et froissements utilisés sont expliqués. Il n’y a pas eu de découpe ni de collage. Le concepteur de ces délicates créations « origamesques » se nomme Junior Fritz Jacquet. A 46 ans, c’est lui qui finance l’exposition, loue la salle et a tout réalisé avec l’aide de 17 personnes.
L’équipe a travaillé pendant plus de trois mois pour installer 25 kilomètres de câbles, 1 500 dalles de LED, 4 kilomètres de ficelles… Et surtout donner forme à 10 tonnes de papier (déclassé et récupéré et qui sera stocké à la fin de l’événement) découpé en feuilles immenses, selon les instructions de Junior Fritz Jacquet.
Faire quelque chose de sa vie
L’artiste d’origine haïtienne a habité à partir de 12 ans à Saint-Ouen. C’est à la bibliothèque de la ville qu’il a découvert l’origami. « À la fin de l’aide aux devoirs, les animateurs nous faisaient faire des pliages, c’était la récompense. », évoque-t-il. Junior adore et se documente en plus en piochant dans les rayonnages des ouvrages d’origami. Adolescent, il commet de petites infractions et se retrouve devant un juge qui lui dit de « faire quelque chose de sa vie ». Le jeune homme est marqué par cette semonce et se forme alors au métier d’animateur-éducateur, qu’il exerce ensuite tout en créant des sculptures en carton.
À partir de rouleaux en carton de papier toilette, il crée des plis et façonne des visages grimaçants. Ces premiers masques lui permettent d’exposer en galerie. De fil en aiguille, ou plutôt de carton en papier plié, il devient artiste à temps plein, créant des lampes florales, des décorations pour des vitrines ou pour de l’événementiel… Durant l’hiver 2023-2024, il réalise sa première exposition immersive à Compiègne (Oise), qui attire 25 000 visiteurs. Il recommence cette année à Saint-Ouen. « J’ai l’impression d’être toujours en apprentissage, raconte-t-il, j’apprends à présent à gérer une billetterie, un service de sécurité… Dans la vie, il faut faire. C’est ce que je dis aux plus jeunes : lancez-vous ! » Et on pourrait ajouter : « N’ayez pas peur des chutes » puisqu’on est sur une patinoire…
Fear Of Missing Out, « peur de rater quelque chose »
Le FOMO est une expérience émotionnelle contemporaine : une forme d’anxiété caractérisée par la peur constante de manquer une nouvelle importante ou un autre événement quelconque donnant une occasion d’interagir socialement3,4. Le FOMO s’est développé avec la diffusion des médias mobiles personnels intelligents et interconnectés, et il est lié à de nouvelles formes de socialisation, et il contribue à une forme nouvelle de conformisme, lié à la peur d’être laissé de côté.
Description du syndrome
Le FOMO est une expérience émotionnelle, négative, associée à un conformisme lié à la peur d’être laissé de côté, exclu de ses réseaux sociaux5, il contribue à l’angoisse de la déconnexion, même temporaire et, selon K Choon et al. (2016), il est souvent associé à une injonction douce au contrôle social6.
Cette crainte, plus ou moins permanente, de possiblement « rater quelque chose » est renforcée et nourrie par certains aspects des technologies récentes de l’information et de la communication, en lien avec une large diffusion de médias mobiles, personnels, intelligents et interconnectés, tels les smartphones (nomophobie) et le réseautage social sur des plateformes tels Facebook, Twitter, Instagram et TikTok7, où l’utilisateur peut continuellement comparer son profil à celui d’autres utilisateurs et subit un flux croissant de publicités et le discours des influenceurs8,9.
Symptomes
Aspects sociopsychologiques
Avec l’apparition du Web 2.0 puis la connexion croissante à l’Internet, beaucoup d’internautes développent une dépendance psychologique aux réseaux sociaux, à l’information en ligne, qui peut générer une anxiété quand il est hors connexion, une anxiété qui s’exprime sous la forme de « peur de manquer quelque chose »10. Ce phénomène semble plus fréquent et plus marqué chez les adolescents11.
À une autre échelle, le FOMO peut aussi affecter certains métiers et l’Économie, par exemple quand le buzz et les influenceurs amènent des entreprises à investir en fonction de la perception qu’elles ont de ce que disent, pensent ou font les autres, plutôt qu’en fonction d’une stratégie commerciale cohérente et planifiée sur du plus long terme12.
Risques et dangers pour les individus
Les usagers, qui ont une connaissance limitée des moyens déployés par les plate forme de réseaux sociaux pour se rendre addictive ont souvent l’impression de conserver une liberté de choix et d’action. Ces plateformes s’affichent comme « des « boutiques relationnelles » permettant aux usagers de créer des ponts entre des réseaux d’usagers qu’ils côtoient dans un contexte en ligne et hors ligne pour obtenir du soutien et d’autres types de bénéfices 13. De ce fait, quitter le site définitivement se révèle une tâche difficile et préjudiciable pour leur vie sociale ». Sur ces réseaux, les internautes « intériorisent doucement le contrôle social »6.
En outre, les bénéfices psychologiques des pratiques de socialisation sont tels pour la psyché humaine, que quand ils sont sur les réseaux sociaux, ce besoin d’être connecté prime souvent sur le besoin de protéger ses informations personnelles, et de protéger sa vie privée et relationnelle de la surveillance de masse. En dépit d’un droit à la déconnexion théoriquement valable pour tous14, il est souvent difficile de se déconnecter des réseaux sociaux6 et professionnels, et en dépit du fait que de nombreux internautes sont « plus ou moins conscients de certains risques associés à une exposition de l’information personnelle dans un contexte de surveillance »algorithmique et par les pairs, parfois6.
Patrick J. McGinnis a inventé et popularisé le terme « FOMO » alors qu’il écrivait pour Harbus, le magazine de la Harvard Business School15,16.
Dans littérature scientifique, ce syndrome (peur de rater quelque chose) semble avoir a été identifié la première fois vers 1996, par Dan Herman (experts en stratégie marketing) et publié dans un article en 2000, dans The Journal of Brand Management17 ; selon lui ce concept a évolué et a gagné en prévalence et en importance avec l’utilisation du téléphone portable, et des SMS puis et avec l’explosion des médias sociaux18. Avant Internet, un phénomène similaire, « suivre le rythme des Jones », était largement vécu. La FOMO a généralisé et intensifié cette expérience car beaucoup plus d’informations sur la vie des gens sont devenues publiquement documentées et facilement accessibles. De plus, une tendance courante est de publier des articles sur des expériences positives (comme un bon restaurant) plutôt que négatives (comme un premier rendez-vous raté). Des études ont montré que la peur de rater quelque chose était liée à l’anxiété ou à la dépression19,20.
Patrick J. McGinnis a créé le terme FOMO,16 et l’a popularisé en 2004 via un éditorial du journal The Harbus, le magazine de la Harvard Business School intitulé McGinnis’ Two FOs: Social Theory at HBS. Dans ce texte, il faisait aussi référence à un autre syndrome psychologique, connexe : la peur d’une meilleure option (FOBO), et décrivait leur rôle dans la vie sociale de l’école21.
Le terme est utilisé comme hashtag sur les médias sociaux et a été mentionné dans des centaines d’articles de presse22.
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